Jeanne Dark : le spectacle

Photo Z. Van Der Waal
Photo Z. Van Der Waal

Jeanne Dark, entre légende et réalité...

 

« Ô Jeanne, sans sépulcre et sans portrait, toi qui savais que le tombeau des héros est le cœur des vivants... »

André Malraux

 

La guerre est consommée entre les biographes de Jeanne d'Arc.

 

Les survivalistes, les nihilistes, les fabulistes, les Catholiques, les Armagnacs et les Bourbons se déchirent depuis six cents ans.

 

Chacun est persuadé de détenir une vérité qui se construit au fil des siècles.

 

Putain ou sorcière? Entre la fille naturelle du roi, la bergère par obligation diplomatique que l'on mènera au bûcher, l'aventurière féministe et l 'illuminée mystique, sincère qui mourra de vieillesse sous le nom de Claude des Armoises, Jeanne est balancée d'une identité à l'autre, d'une histoire à l'autre.

 

Comme toutes les histoires officielles écrites par des historiens trop proches du pouvoir pour être honnêtes, la vie de Jeanne, emplie de mystères et d'énigmes nous rappelle à l'ordre et nous invite à moins de crédulité.

 

C'est sous les effets d'une naïveté grégaire que certains s'accaparent le mythe en développant encore et toujours une image traditionnelle et rassurante du héros.

 

En accédant au mythe, certains partis politiques dérobent au peuple une des figures qui se voua à lui.

 

 

Malgré les recherches intègres et les guerres de clochers persistantes, nous ne saurons probablement jamais qui est la véritable Jeanne d'Arc.

 

Ce qui nous importe dans Jeanne Dark n'est pas de clore le débat par l'apport d'une énième vérité, mais au contraire de fournir aux spectateurs une vue d'ensemble sur le personnage, lui révélant ainsi les visions johanniques tant controversées.

 

Chacun devra se faire une vision personnelle de la Pucelle d'Orléans, se souvenir qu'aucune vérité n'est définitive, avoir envie de revendiquer plus d'intégrité de la part des érudits d'hier et des journalistes d'aujourd'hui, mais surtout posséder les éléments pour que jamais nous n'acceptions la récupération politique de notre histoire.